passé simple ...

Il est certains lieux,  certains sites particuliers,  qui possèdent un pouvoir ...
Un pouvoir... un peu magique ...

Celui de vous rendre l'âme plus légère ...
Celui de vous "emporter" loin, au delà des tourbillons troublés du quotidien ...
Vers d'autres temps, sans doute non moins difficiles pour leurs contemporains, mais qui nous semblent, à nous, et vus de maintenant, plus proches d'une certaine conception de l'authentique ...

L'un de ces lieux aux ondes apaisantes se nomme
le château de Commequiers ...


Niché dans un écrin de verdure, posé sur son terre-plein cerné de douves aux eaux dormantes, il tend vers le ciel, comme en une muette interrogation, les huit moignons de ses tours mutilées ...

Ses murailles percées laissent à peine entrevoir son cœur, où sans doute reposent les pierres arrachées à son flanc ...

 

Les pigeons ramiers sont aujourd'hui ses seules sentinelles, nichant sereinement dans les anfractuosités formées par les blessures de ses pierres ...

C'est un édifice de petites dimensions mais harmonieux de forme, dont on peut faire le tour dans une herbe moelleuse et foisonnante ...



Apprécié des pêcheurs pour son calme, c'est un lieu charmant, charmeur, romantique et bienfaisant ...

Pourtant son passé n'a pas toujours été des plus calmes !

Construit par Louis de Beaumont sur le site d'une ancienne motte, le bâtiment actuel date de la seconde moitié du XVème et XVIème siècle. On ignore l'emplacement de l'enceinte primitive, qui daterait du XIème siècle, et serait due à l'initiative du Vicomte de Thouars dont le pouvoir s'étendait sur tout le nord de l'actuelle Vendée.

Le château de Commequiers, aujourd'hui propriété de la commune éponyme, a été démantelé, comme la plupart des château du Bas Poitou, en 1628 sur ordre du Cardinal Richelieu, 6 ans après la défaite de Soubise à Notre Dame de Riez et Saint Gilles.
Il était à cette époque la propriété des La Trémoille, grands seigneurs protestants.

Pour plus de détails sur l'intéressante histoire de ce petit château :
CLIC ICI

La régularité des brèches pratiquées dans ses murs témoigne d'une impitoyable volonté de destruction totale ...

Comme un hommage discret aux âmes qui ont défendu ces lieux, hommes d'arme chargés de défendre les populations alentour... chaque printemps voit s'épanouir, près de l'entrée du site, dans un doux parfum de miel, les douces fleurettes blanches de l'aubépine ...

Chaque été, une formidable équipe de bénévoles "Amis du château" lui rend la grande justice de le "ressuciter" durant deux journées d'une fête médiévale colorée, à l'esprit joyeux et bon-enfant, où se mêlent en riant seigneurs, gentes dames, chevaliers, ménestrels, servantes et manants en authentiques costumes d'époque ... à la foule des badauds ébahis !

Spectacles, danses et musiques, joutes et tournois y sont donnés, devant une foule enthousiaste et comblée ...

La fête terminée, les badauds repartis, les seigneurs, gentes dames, chevaliers, ménestrels, servantes et manants retournés à leur vie d'aujourd'hui, le terrain impeccable est rendu aux caprices du vent et du soleil ...

Bercé par l'eau de ses douves et par les roucoulements des pigeons, le vieux château, paisible et silencieux, se rendort pour un an ...