Il était un soir, "à l"heure où s'étirent les ombres"*... vous savez, cet instant, là, juste avant que le ciel ne se laisse envelopper dans les mousselines mauves et safran du crépuscule...
Il était une fois, donc, un petit rai de soleil qui ne voulait pas céder à l'appel de la nuit, et qui s'accrochait encore de toute la force de sa lumière aux bout des brins de l'herbe fraîche...
Là, dans cette pénombre tranquille, mon regard fut soudain attiré par un petit éclat blanc, comme un appel, un petit "cri" lumineux...
Tournant les yeux vers le sol, je découvris alors une pâquerette solitaire, rayonnante et gracile, qui semblait me dire : "Hé ! Toi !... Regarde !... Regarde-moi... Vois comme je suis belle ainsi parée des derniers reflets du soleil... Regarde-moi..."
Alors, j'approchai d'elle mon visage, et elle m'ouvrit son âme ...
Elle était tendre et radieuse, comme une promise dans sa robe de noces... Comme illuminée jusqu'en son cœur par le bonheur de cette idylle inattendue, de cette union d'un instant avec son fiancé de lumière !
Lorsque le petit rayon, à bout d'énergie, dut lâcher prise et rejoindre l'horizon, la petite pâquerette continua quelques instants encore de resplendir, comme irradiant d'une clarté intérieure qu'il lui aurait offerte avant de disparaître...
Qui sait si ces deux là, le matin revenu, ont pu se retrouver pour encore quelques heures de complicité ?...
Nul, jamais, ne le saura dire...
Que cette première semaine de mars vous mène sereinement vers les grands bonheurs du printemps...
* (formule empruntée à Christopher Paolini, auteur américain du roman de fantasy "Eragon", écrit à l'âge de 14 ans).